La censure en liberté
Le calendrier et l'actualité se percutent. Nous approchons du 9 Mai, jour qui célèbre le patriotisme en Russie, cette date commémorant la victoire sur le nazisme.
A la suite de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe qui bombarde tout le pays, torture, exécute, affame, pille, rase, ruine... au prétexte de "sauver du génocide" des séparatistes du Donbass, voilà que les séparatistes de Transnistrie en Moldavie se font entendre davantage encore. D'où la loi prise pour que ne soient plus arborés dans le pays les rubans qui montrent un soutien manifeste à la Russie.
Limitrophe de l'Ukraine, la Moldavie redoute de subir le sort que connaît actuellement ce pays d'autant que cette portion du territoire est proche d'Odessa et de la Crimée et pourrait compléter le grignotage par les Russes du sud de l'Ukraine et de la rive de la Mer Noire.
Transnistrie : état autoproclamé indépendant mais pas reconnu par la Moldavie et la plupart des instances internationales.
Pas de chance ou manque de flair pour le réalisateur Michel Hazanavicius. Son long métrage racontant une histoire de z...ombies a changé de titre et passe de Z à Coupez ! Cette modification est effectuée à la demande d'autres réalisateurs car, pour les Ukrainiens, le Z est la marque apposée sur les chars et véhicules divers russes qui occupent leur pays.
Le premier titre prévu présentait aussi l'inconvénient d'avoir été utilisé par Costa-Gavras en 1969 dans un film produit par Jacques Perrin. Evoquant l'assassinat d'un député, un coup d'état militaire et l'instauration d'une sanglante dictature, le film est ancré dans l'histoire réelle et récente bien loin d'une fiction avec zombies.
Les deux caricatures proposées offrent une synthèse de la guerre de communication qui caractérise notre époque. Les bobards se multiplient, entretenus par la propagande d'un côté et les adeptes du complotisme de l'autre, chaque camp accusant l'autre de manipulation. Penser censure, c'était jusque-là évoquer des œuvres interdites, des auteurs emprisonnés, des textes caviardés. De nos jours, c'est le trop-plein de nouvelles à décrypter.