Un long silence de larmes et de sang
On a beau se répéter que les femmes sont des êtres humains comme les autres, l'actualité remet en mémoire les tristes traitements qu'elles subissent partout dans le monde. Pire, elles sont doublement victimes et de leurs agresseurs et des institutions qui empilent parfois des dossiers sans s'interroger sur les actions à mener.
- Les femmes autochtones au Canada.
Quasiment toutes les provinces semblent touchées par des cas de disparitions, viols et meurtres perpétrés contre de toutes jeunes femmes amérindiennes. Plus de 1186 victimes en 30 ans selon des chiffres de 2014.
Le quotidien Le Monde rapporte ainsi l'exemple de la Colombie-Britannique. Au moins 46 femmes ont disparu ou ont été assassinées depuis1969 le long de l'autoroute 16.
Depuis les élections de 2015, la situation commence à bouger puisque Justin Trudeau, le premier ministre, a décidé de lancer une consultation auprès des familles et des proches des femmes autochtones avant de définir le mandat de la commission. Sa campagne électorale avait fait une priorité des droits des autochtones.
Début 2018, Justin Trudeau a annoncé ne pas vouloir mettre fin à la Commission d'enquête sur les dossiers des autochtones disparues ou tuées.
- Telford en Grande-Bretagne
Depuis 40 ans, les autorités de Telford sont accusées d'inertie face au drame vécu par plus de 1 000 adolescentes de la ville. Comme dans tous les dossiers de ce genre, le nombre réel de victimes est vraisemblablement bien supérieur. Elles appartiennent essentiellement à des familles ouvrières de la ville et ont été la proie de gangs pédophiles d'origine indo-pakistanaise. Droguées, violées, battues, menacées, voilà le sort subi par des mineures parfois de seulement 11 ans. Des affaires semblables ont déjà éclaté à Rotherham et Rochdale (plusieurs centaines de viols entre 1997 et 2013).
Selon le Mirror qui consacre un large dossier à l'affaire, le silence des autorités s'expliquerait par la peur de subir l'accusation de racisme en raison des origines des agresseurs. Pendant 18 mois, une députée,Lucy Allan, s'est battue pour faire ouvrir une enquête que le conseil local de la ville juge "inutile" car, entre 2007 et 2009, la police de la ville avait déjà identifié 200 auteurs de faits connus depuis 10 ans et qui continuent malgré les efforts de la député et la campagne de presse.