2017 : Des enfants toujours taillables et corvéables à merci

Publié le par Océ

 Des progrès si lents au fil des siècles. Des progrès si lents au fil des siècles.

Des progrès si lents au fil des siècles.

    Mines de cobalt  en République démocratique du Congo, mines d'or au Burkina Faso, plantations de palmiers, ateliers de tapis...Environ 168 millions d'enfants (11% de tous les enfants) dans le monde sont privés de leur enfance parce qu'ils sont impliqués dans le travail. Pire encore, 115 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses.

 Rapport très complet et témoignages sur le site https://www.visiondumonde.fr/sites/default/files/etc/Visiondumonde_Enfantsdesmines_2013.pdf

  " Ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles : domestiques dans les maisons, derrière les murs des ateliers, cachés dans les plantations. Si la grande majorité des enfants travaille dans le secteur agricole (59%), les pires formes de travail des enfants comprennent l'utilisation d'enfants comme esclaves, la prostitution, la vente de drogues, le crime ou l’enrôlement comme soldats dans des situations de conflit ou pour d'autres travaux dangereux."
Vu sur: https://www.unicef.fr/dossier/exploitation-et-travail-des-enfants

  Pourtant,  le XXème siècle a vu   la signature de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959 et celle de la Convention internationale des droits de l’enfant qui est le premier texte international juridiquement contraignant  qui permette de prendre en compte les droits fondamentaux de l’enfant (santé, sécurité, éducation...).

    Des solutions ? Oui.

  • la scolarisation -difficile à cause du travail et de l'état politique et économique de certain pays- permet aussi  d'améliorer la vie des enfants et de les éloigner des mines ou autres secteurs dangereux.
  • les campagnes menées par les ONG  pour mettre en lumière la violation des droits des enfants et les responsabilités des multinationales comme Apple, Samsung et Sony qui ne seraient pas trop regardantes sur les conditions de production du cobalt utilisé dans les appareils qu'elles vendent. Au consommateur d'agir à son échelle, ne serait-ce qu'en montrant sa vigilance.
  • le développement du commerce équitable. Un exemple : l'association Care & Fair  qui a été fondée en septembre 1994  compte aujourd’hui environ 400 membres dans 21 pays importateurs et 3 pays producteurs de tapis : Pakistan, Inde et Népal. Care & Fair soutient 13 écoles, 7 centres d’éducation pour adultes et 6 cliniques de soins de jour au Pakistan, en Inde et au Népal. https://www.mengalorient.com/care-fair-28117.html

   Victor Hugo : on relira attentivement l'extrait du poème "Melancholia" dans le recueil : Les Contemplations.(1856). Le style de ce plaidoyer peut dater mais conduit à une forme d'humilité : le propos convient tellement à la situation que connaissent des millions d'enfants de par le monde : danger physique, moral, épuisement, privation de la vie même d'enfant... L'extrait  ne parle pas de l'exploitation financière, toujours d'actualité, les petits travailleurs étant toujours très peu payés.

(…)" Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : - Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes !
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin
! " (…)

                                                           Livre III Les luttes et les rêves

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