Ecologie : Pantagruel mis à l'honneur

Publié le par Océ

 Manger des écrevisses de Louisiane et protéger la biodiversité.

Manger des écrevisses de Louisiane et protéger la biodiversité.

  Comme tous les ans, avec le retour du beau temps, la question du régime alimentaire occupe les titres de la presse dite sérieuse comme de celle plus légère.

  Parfois, de mauvaises nouvelles deviennent  plaisantes à lire. Ainsi en est-il de la prolifération des écrevisses américaines que l'on connaît depuis des années sous nos climats. Cette espèce très invasive  a fait un sort aux écrevisses de nos climats  mais, en lisant un nouvel article de Courrier International, on découvre que les Berlinois ont assoupli les conditions de pêche de la bestiole ( https://www.courrierinternational.com/) et que l'on peut la déguster sans redouter son état sanitaire.

   Cela suffira-t-il pour permettre à nos espèces locales de survivre ?  En tout cas, on  est sûr de se nourrir pour pas trop cher ( à comparer au homard qui lui est apparenté)  et pour peu   de calories (87 cal pour 100 g d'écrevisses contre 105 pour 100 g de homard cuit).

  Une recette trouvée sur internet pour accommoder ces crustacés d'eau douce une fois qu'ils auront été soigneusement vidés

http://www.comment-pecher.com/technique/a-pied/recette-de-cuisine-des-ecrevisses-americaines-159/

1 vingtaine d’écrevisses vivantes, huile d’olive, 1/2 litre de bon vin blanc sec + 1/2 verre de whisky
Persil frais + 1 boite 140g de double concentré de tomates et du sel au piment d’espelette

Faites revenir dans une poêle à l’huile d’olives les écrevisses vivantes et vidées jusqu’à ce qu’elles deviennent  rouges.

Versez alors dessus 1/2 verre de vin blanc et le whisky puis flambez.

Mouillez avec le reste du vin blanc, saler, saupoudrez de persil haché menu et versez le concentré de tomates .Bien remuer, attention ne cuisez pas trop longtemps les écrevisses, vous prendriez le risque qu’elles se vident.

Servir à la sortie du feu.

 Parler de nourriture et de voracité conduit immédiatement à évoquer les bons géants de François Rabelais avec, par exemple, la célèbre tétée de Pantagruel racontée dans Gargantua (1534)

  "Certain jour, vers le matin, que on le voulait faire téter une de ses vaches (car de nourrices il n'en eut jamais autrement, comme dit l'histoire), il se défit des liens qui [lui] tenaient au berceau un des bras, et vous prend ladite vache par dessous le jarret, et lui mangea les deux tétins et la moitié du ventre, avec le foie et les rognons, et l'eût toute dévorée, n'eût été qu'elle criait horriblement, comme si les loups la tenaient aux jambes, auquel cri le monde arriva, et ôtèrent ladite vache à Pantagruel ; mais ils ne surent si bien faire que le jarret ne lui en demeurât comme il le tenait, et le mangeait très bien, comme vous feriez d'une saucisse ; et quand on lui voulut ôter l'os, il l'avala bientôt comme un cormoran ferait [d'] un petit poisson ; et après commença à dire : «Bon, bon, bon», car il ne savait encore bien parler, voulant donner à entendre que il l'avait trouvé fort bon, et qu'il n'en fallait plus que autant."

                                                  Ch. IV « De l'enfance de Pantagruel » 

Publié dans Littérature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article