Si jeunesse savait...
Cette fois, l'actualité est un tantinet cruelle pour des jeunes gens probablement dépassés par les événements et la magie des réseaux sociaux. Trois lieux, trois situations différentes en une seule journée ont mis en lumière des comportements de jeunes irresponsables.
- L'ambulance vandalisée par des supporters
C'est Ouest-France qui relate l'après-match du quart de finale qui a vu la victoire de la Grande -Bretagne.
Samedi soir, sur London Bridge à Londres, une ambulance se porte au secours d'un patient. C'est sans compter sur la présence de la foule rendue folle de joie par la victoire. Le véhicule a donc été paralysé dans un bouchon et a servi de trampoline à quelques jeunes bien souples et bien lourds au point de mettre le véhicule hors service.
"Shame on you" : les images ont choqué et c'est un club de seconde division qui a pris l'initiative de lancer une souscription pour réparer les dégâts. La cagnotte dépasse toutes les espérances. Aucune nouvelle du patient.
- Le camion de pompier volé pendant une intervention et le voleur triomphant
Comment se faire mousser auprès de ses "frères" comme il dit dans ses vidéos ? nous sommes en France, dans le Jura, près du lac de Chalain. Les pompiers se portent au secours d'un septuagénaire blessé.
Les pompiers sortent de leur camion et un passant trouve génial de se mettre au volant. Le copain qui l'accompagne ne le dissuade pas tant c'est rigolo et de voler un camion de pompiers et de le conduire. Mieux : la "promenade" est filmée.
Honte à eux : les réseaux sociaux s'indignent, ce qui donne l'occasion à l'indélicat de se filmer et d'injurier ceux qui ne s'estomaquent pas comme lui de son exploit. Même si c'est leur faire trop d'honneur, on peut apprécier leur langage fleuri et si délicat en se rendant à l'adresse suivante.
Pas de nouvelle du blessé, mais, au fond, qu'importe puisqu'il a indirectement fourni une minute de non-gloire à un individu qui a passé en public le test d'évaluation de son QI et de son élégance.
- La jeune Polynésienne faussement discriminée.
Sportive, femme, Polynésienne...pendant deux jours, elle aura fait frémir les militants de tous bords prêts à en découdre avec le racisme, la métropole, le sexisme, les classes prépa, Parcoursup...
Ses notes de bac (une moyenne de 20,3) ont nourri une curieuse histoire de discrimination : elle disait ou il se disait que la brillante demoiselle était pourtant refusée dans les belles classes préparatoires de métropole. Un problème de logique pour cette matheuse : les demandes sont formulées avant le passage du baccalauréat. Un problème de lecture ou de réflexion : son dossier a été accepté dans des prépas parisiennes... là où elle s'était évidemment portée candidate. Bref, Parcoursup avait marché pour elle mais la candidate a refusé les propositions pendant que certains se morfondent en liste d'attente.
L'article qui détaille cette curieuse stratégie est à lire en ligne avec le communiqué du ministère de l’enseignement supérieur
La Fontaine : Le Vieillard et les trois jeunes hommes
Un octogénaire plantait.
Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !
Disaient trois Jouvenceaux, enfants du voisinage ;
Assurément il radotait.
....... ...... Car au nom des Dieux, je vous prie,
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir.
À quoi bon charger votre vie
Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ?
Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées :
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu'à nous.
Il ne convient pas à vous-mêmes,
Repartit le Vieillard. Tout établissement
Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment
Qui vous puisse assurer d'un second seulement ?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage :
Hé bien défendez-vous au Sage
De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd'hui :
J'en puis jouir demain, et quelques jours encore ;
Je puis enfin compter l'aurore
Plus d'une fois sur vos tombeaux.
Le Vieillard eut raison ; l'un des trois Jouvenceaux
Se noya dès le port allant à l'Amérique.
L'autre, afin de monter aux grandes dignités,
Dans les emplois de Mars servant la République,
Par un coup imprévu vit ses jours emportés.
Le troisième tomba d'un arbre
Que lui-même il voulut enter ;
Et pleurés du Vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.