Il faut sauver le soldat Mozart

Un bonheur à écouter comme à chanter.

-Le  bonheur :

    Vendredi 9 juin 2017 : l’ensemble vocal Bel Canto et l'orchestre de chambre de Vannes proposent  un concert  qui met au programme la messe en ut mineur KV 427 de Mozart (1782). L'oeuvre sera donnée une seconde fois le samedi 10 juin après des heures de travail personnel, une année  de  soirs  consacrées aux répétitions. Cette célèbre pièce de Mozart est donnée depuis des siècles tant que par des professionnels que par des amateurs

    L'œuvre dirigée par Gardiner : https://www.youtube.com/watch?v=5QfJC7bXeZw

    D'autres versions  sont faciles à trouver sur le net.

    On peut ne pas être chanteur, ne pas être instrumentiste et trouver un grand bonheur  à écouter une telle œuvre  surtout si l'on est dans une église, une cathédrale qui ont soigné l'acoustique. On a aussi tout à fait le droit d'être imperméable  à un répertoire spécifique, très souvent religieux quand il s'agit de grands chœurs et de compositions du répertoire.

    On savait le goût de la publicité pour le répertoire classique, goût trivialement expliqué par les motivations financières -œuvres bien identifiables, droits  libres-, la mode des réécritures "modernes" en changeant tempo et  instruments. On connaît moins les recherches qui ont montré les effets  bénéfiques de l'harmonie sur les corps et les esprits, une variante  bien agréable du syndrome de Stendhal.

-Le scandale :

     Et pourtant, horreur du jour  : le quotidien Ouest-France titre en une : "A la gare de Rennes, du Mozart pour faire fuir les SDF !". En page intérieure, on apprend que de la musique classique  et des airs d'opéra sont diffusés sans interruption pour éviter que des marginaux s'incrustent dans cette gare une nouvelle fois en travaux.

     Bref, on chasse des "indésirables" à coup de musique classique comme on le ferait pour des moustiques avec de l'insecticide. On attend la champagne pour lutter contre la sécheresse et le caviar contre la famine.

     Le scandale est double : le traitement des problèmes humains et celui des œuvres d'art et la phrase n'introduit aucune hiérarchie.