L'ignominie ? un océan sans bornes...

Publié le par Océ

L'ignominie ? un océan sans bornes...

    Associer ignominie et océan peut surprendre a priori. Quel rapport entre une "action, une parole basse et déshonorante, une chose d'une laideur ou d'une saleté répugnante " comme la définissent les dictionnaires et l'océan dont rêvent ceux qui préparent leurs vacances ?

    Les points communs sont  pourtant multiples : la profondeur insondable, l'immensité, la montée du niveau, la permanence, la pollution.

    Le transfert des cendres de Mme Veil au Panthéon constitue un énième exemple de la mocheté de ceux qui sont les premiers à revendiquer les valeurs éternelles de la France et ce que l'on peut lire  sur le site  supposé "modéré" d'un quotidien de référence est sidérant. On pense d'ailleurs aux icebergs : ce que l'on voit et ce qui est sous le niveau de l'eau.

   Mais qu'a-t-elle fait pendant la guerre quand certains résistaient  comme Jean Moulin et d'autres collaboraient, dénonçaient, s'enrichissaient en biens et œuvres d'art ? Adolescente, elle était "seulement" déportée à Auschwitz où elle a laissé sa jeunesse, son innocence, une grande partie de sa famille et des millions de personnes juives, tziganes, homosexuelles, handicapées.

  Mais qu'a-t-elle donc fait pour la France ? Trois fois rien, bien sûr,  selon l'aune des bonnes âmes et, première présidente du Parlement européen, elle a tout juste contribué à la réconciliation franco-allemande telle qu'elle était dessinée par ses pères fondateurs, plus culturelle et humaniste que ce qu'elle est devenue.

  Mais qu'a-t-elle fait de particulier pour les femmes ?  Elle a permis la dépénalisation de l'avortement avec un cadre médical et légal bien précis. C'était évidemment bien mieux avant diront toujours les mêmes bonnes âme bien charitables. Qu'elle était belle la France  des "faiseuses d'anges" vénales ou bénévoles, responsables de tant décès de femmes ou de stérilités définitives ! Combien c'était normal  que seules les femmes de milieu aisé et bien renseignées puissent passer les frontières bien fermées à l'époque pour obtenir des avortements dans des cliniques belges, suisses ou anglaises !

  Tout compte fait,  la métaphore initiale est  trop désobligeante pour l'océan. On préférera donc dire cloaque.

Publié dans Société, Mots et langues

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