De la précarité et de son utilisation

Publié le par Océ

Avec 'L"Angélus", le tableau "Des Glaneuses"illustre la vie dans les campagnes selon Millet.
Avec 'L"Angélus", le tableau "Des Glaneuses"illustre la vie dans les campagnes selon Millet.

Avec 'L"Angélus", le tableau "Des Glaneuses"illustre la vie dans les campagnes selon Millet.

  Si  le verbe glaner est de nos jours associé  à la recherche de renseignements d'informations, dans un passé a priori lointain, il rappelle un usage bien ancré dans la société rurale. Les gens pauvres étaient autorisés à  parcourir les champs et à récolter les épis oubliés après la moisson. Petite récolte, petit moyen de subsistance  mais vital pour ceux qui  devaient compter  sur d'autres ressources pour se nourrir  et cueillaient également  les champignons, ramassaient les châtaignes. Le droit de glanage se retrouvait aussi dans les vignes où l'on "grappillait" après les vendanges les grains oubliés.

  De nos jours,  le verbe connaît une nouvelle et triste utilisation  dans les zones urbaines. Il permet de décrire  les  recherches  en fin de marché : on collecte les fruits et légumes tombés au sol après le passage des chalands. Pire est le cas de ceux qui explorent les poubelles.

Des associations pour aider  les précaires  et lutter contre le gaspillage.

Des associations pour aider les précaires et lutter contre le gaspillage.

  Face à la pauvreté, certains se sont organisés et récoltent  les invendus à la fin du marché. Le commerçant donne des produits qu'il ne peut plus vendre  pour diverses raisons (il lui en reste trop peu, certains sont "moches"...) et les confie à une association  au lieu de les mettre à la poubelle.

  L'actualité remet en lumière un scandale moderne (pauvreté et gaspillage) puisque  l'on apprend qu'un supermarché des Landes a jeté 50 kg de produits alimentaires atteints par la date légale de péremption. Les invendus ont été aspergés de désinfectant  pour empêcher toute action de récupération  malgré la loi de 2016 qui interdit cette pratique.

 A Rennes comme ailleurs, on trouve un dispositif  plus "vertueux" et efficace, expliqué sur le site des "glaneurs rennais" : "Le glanage est une solution alternative au gaspillage alimentaire, qui repose sur les constats suivants : bon nombre des denrées abîmées et invendues sont jetées en fin de marché ; des milliers de personnes souffrent de mal-nutrition.

  • Quoi ? L'installation d'une tente de glanage sous la forme d'un stand sur les marchés permettrait de centraliser les invendus alimentaires des producteurs et revendeurs et ainsi de réduire le gaspillage.
  • Qui ? Le stand dit de «  glanage » est a un espace mis à disposition de chacun, dans lequel il est possible de venir déposer mais surtout de récupérer ces denrées.
  • Comment ? Le dépôt de la nourriture pourra être effectué en cours de marché, par exemple par les particuliers souhaitant participer au don à leur manière, ou à la fin de celui-ci par les maraîchers et commerçants."
Divers détournements du tableau de Millet.
Divers détournements du tableau de Millet.
Divers détournements du tableau de Millet.

Divers détournements du tableau de Millet.

  Les caricaturistes mais aussi les publicitaires se sont emparés du tableau de Millet  en particulier pour inciter à nettoyer les plages et les rues... Malheureusement,  nous sommes entrés dans une époque où  les pauvres chercheront à gagner quelques sous en récupérant les bouteilles consignées sur les lieux de nos incivilités comme des chiffonniers du Caire installés sous nos climats.

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