6 comportements face aux angoisses du temps
Réagir ou céder ?
A signaler : un long article dans lequel Brice Teinturier s'appuie sur sa longue pratique des sondages pour définir les comportements de ses compatriotes "pessimistes, mais pas dépressifs". Voici les 6 "façons d’agir contre ce sentiment d’angoisse face au monde où nous vivons."
Si vous ne vous retrouvez pas dans la liste, allez plus loin lire ce qu'en disait Voltaire.
-1ère : " reconnaître la complexité du monde et de travailler aux solutions qui la prennent en compte".
-2ème : (elle) "entend simplifier à outrance ce monde complexe. C’est la désignation du complot, du bouc émissaire, le triomphe du populisme et du « y a qu’à ».
-3ème : retourner au passé : « Avant c’était mieux. »
-4ème : "la purification. Pour éviter que les choses soient complexes, retournons à une pureté originelle plus ou moins mythique : sans sel, sans gluten, ou bien… sans étrangers." …
-5ème : "changer l’individu lui-même... changeons-nous nous-mêmes, augmentons nos capacités personnelles, notre corps, mais aussi, pourquoi pas, notre cerveau..."
-6ème : les « réalliances », c’est-à-dire le fait de se constituer en petits groupes partageant une communauté de valeurs et d’opinions (...) : manger bio, consommer localement, manifester contre une taxe jugée injuste, boycotter une entreprise qui pollue (...)" .
Dommage, M Teinturier n'a pas trouvé de Voltaire moderne.
Et un 7ème, celui de l'optimisme (source Gallica).
En écho à l'article du Monde, on ne peut s'empêcher de se souvenir du long poème de Voltaire, intitulé "Le Mondain"( au sens de celui qui vit dans la société de son temps), texte qui fut reçu comme une provocation par les catholiques heurtés de la vision d'un paradis bien primitif, par les partisans de l'âge d'or ou du "c'était mieux avant", confrontés à une vision épicurienne de la société du XVIIIème siècle, à un éloge du progrès et du matérialisme.
Texte intégral à l'adresse suivante : http://www.cndp.fr/archive-musagora/agedor/textes/francais/Voltaire.pdf
Le début et la fin du poème de Voltaire (1736) qui donneront peut-être envie de lire la totalité :
"Le Mondain"
Regrettera qui veut le bon vieux temps,
Et l'âge d'or, et le règne d'Astrée,
Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,
Et le jardin de nos premiers parents ;
Moi je rends grâce à la nature sage
Qui, pour mon bien, m'a fait naître en cet âge
Tant décrié par nos tristes frondeurs :
Ce temps profane est tout fait pour mes moeurs.
J'aime le luxe, et même la mollesse,
Tous les plaisirs, les arts de toute espèce,
La propreté, le goût, les ornements :
Tout honnête homme a de tels sentiments.
(…)
C'est bien en vain que, par l'orgueil séduits,
Huet, Calmet, dans leur savante audace,
Du paradis ont recherché la place :
Le paradis terrestre est où je suis.
Texte intégral à l'adresse suivante : http://www.cndp.fr/archive-musagora/agedor/textes/francais/Voltaire.pdf