Figures de mère

Publié le par Océ

 Un regard chaleureux, fatigué, humoristique sur les joies de la maternité.(http://grumeautique.blogspot.com/2014/09/a-table-bordel.html).

Un regard chaleureux, fatigué, humoristique sur les joies de la maternité.(http://grumeautique.blogspot.com/2014/09/a-table-bordel.html).

  Comment échapper aux chromos sur les beautés (réelles) de la maternité,  aux  débats sur les origines (litigieuses) de la fête des mères, aux revendications (légitimes) des mères isolées ?         

    Bref, la fête  des mères  est un marronnier bien sympathique pour les familles heureuses, les journalistes en panne, les déprimés qui  tentent d'oublier l'inscription des morts violentes d'enfants dans les pages faits-divers.

    Et une pensée pour  toutes les orphelines d'enfant...

 L'expérience de la maternité pour Emma Bovary :

"Elle souhaitait un fils ; il serait fort et brun, elle l’appellerait Georges ; et cette idée d’avoir pour enfant un mâle était comme la revanche en espoir de toutes ses impuissances passées. Un homme, au moins, est libre ; il peut parcourir les passions et les pays, traverser les obstacles, mordre aux bonheurs les plus lointains. Mais une femme est empêchée continuellement. Inerte et flexible à la fois, elle a contre elle les mollesses de la chair avec les dépendances de la loi. Sa volonté, comme le voile de son chapeau retenu par un cordon, palpite à tous les vents, il y a toujours quelque désir qui entraîne, quelque convenance qui retient.

Elle accoucha un dimanche, vers six heures, au soleil levant.

— C’est une fille ! dit Charles.

Elle tourna la tête et s’évanouit."

  Flaubert, Madame Bovary (II,3).

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   Une autre figure de mère célèbre, celle  qui a engendré un poète. Voici le début de "Bénédiction",  extrait du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire.

"Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :

- " Ah ! que n'ai-je mis bas tout un noeud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !

Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,

Je ferai rejaillir ta haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés ! "

Elle ravale ainsi l'écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels." (...)

Publié dans Littérature

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