Luxe d'automne : s'arrêter pour réfléchir

Publié le par Océ

Des rouages qui ne s'usent que quand on ne s'en sert pas.

Des rouages qui ne s'usent que quand on ne s'en sert pas.

   L'époque a jeté aux orties les mots "réflexion", "argumentation", "échange", "débat" considérés au mieux comme obsolètes au pire comme indécents et provocateurs. Le cogito, ergo sum est passé de mode et remplacé par le buzz, la vomissure et l'intolérance...au nom de la "liberté d'expression".

- sur la consommation de viande.

     Certains font le choix de ne plus manger de viande. Pourquoi pas ? Le premier de leurs arguments n'est pas médical (cholestérol,  excès caloriques...) mais écologique et éthique.

     On s'attendrait à  des actions pacifiques et durables en faveur d'un élevage dans des conditions  favorables (plein air, sans cages, sans antibiotiques), avec une prise en compte économique (mieux rétribuer les éleveurs respectueux des animaux donc consommer moins mais mieux dans des circuits courts). On pourrait espérer une campagne argumentée, rationnelle, bref plus efficace.

     En fait, si l'on parcourt les quotidiens régionaux, on constate la multiplication d'actions souvent fort violentes. Attaques contre les boucheries, les poissonneries... avec création d'une insécurité certaine pour les commerçants comme pour leurs clients.

     On s'indignerait si l'on assistait à des campagnes de conversion forcée à telle ou telle religion. N'est-ce pourtant pas ce  que nous voyons ?

- sur la question de l'interruption volontaire de grossesse :

    Elle est remise régulièrement sous les feux de l'actualité parce qu'un animateur de C8 a lancé à froid un sondage sur twitter ou parce que le nombre insuffisant de médecins  inciterait à faire disparaître la clause de conscience pour les médecins.

    La loi  dite loi Veil avait mis un terme à une situation injuste : des femmes riches allant avorter à l'étranger, les plus pauvres ou celles informées trop tard étant réduites à des expédients scandaleux les conduisant souvent à la stérilité définitive ou à la mort.  La loi est là mais si pour des raisons morales, religieuses, on est opposé à cette IVG, on a toute latitude de ne pas y avoir recours. Les mêmes motivations morales et religieuses devraient pouvoir permettre aux médecins de  pratiquer ou non l'IVG.

-sur la question de la famille :

   Les partisans du modèle familial traditionnel continuent leur combat contre le mariage pour tous et l'arrivée d'enfants dans des familles moins classiques, formées de deux hommes ou de deux femmes. Et tant pis pour les familles monoparentales indirectement éclaboussées par l'opprobre que porte la mise en avant  d'une cellule jugée idéale !

  L'actualité judiciaire oblige néanmoins à prendre du recul  avec le procès en appel de la mère de Bastien, déjà jugée en 2015. Bilan : 15 ans pour elle.

  Pour rappel :  "C'est un enfant qui, pour ma part, n'a pas été voulu. Ça devait arriver un jour ou un autre, qu'il y ait un accident» a dit le père condamné à 30 ans de prison. Bastien est mort car son père l'avait enfermé dans le lave-linge mis sur le programme essorage pour le punir. La mère jouait avec un autre enfant dans le salon et n'avait pas bougé pour le fils. Elle a bougé pour elle-même car le peine de 12 ans en première instance lui semblait trop lourde. 15 ans de prison en appel. Agée de huit ans à l'époque, la sœur a témoigné  «Bastien a encore fait une bêtise. Papa l'a puni. Il l'a encore mis dans la machine à laver».  Bilan : un mort dans des conditions horribles, deux personne pour longtemps en prison et une fille / sœur forcément traumatisée. 

Publié dans Société

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