Est-il encore temps de jeter une bouteille à la mer ?

Publié le par Océ

    L'expression "jeter une bouteille à la mer" est bien connue et désigne le fait d'envoyer un message avec l'espoir qu'il soit entendu.

    En général, on songe à  l'appel de quelqu'un dans une situation de détresse,  un Robinson sur son île, un navigateur au moment de sombrer. De temps en temps, des promeneurs découvrent  des messages divers envoyés par les passagers d'un bateau  pour laisser la trace d'un événement heureux et les bouteilles donnent lieu à des analyses savantes sur les courants marins et les distances parcourues.

   A l'occasion de l'édition 2022 de One Ocean Summit à Brest, c'est la santé des océans  et celle des richesses halieutiques  qui retiennent l'attention et inspirent les dessinateurs de Cartooning for peace (https://www.cartooningforpeace.org/).

 

Deux dessinateurs  ont choisi de  mettre en relief la pollution  des océans. Deux Français, Cambon et Ysope, ont ainsi revisité l'expression "jeter une bouteille à la mer".
Deux dessinateurs  ont choisi de  mettre en relief la pollution  des océans. Deux Français, Cambon et Ysope, ont ainsi revisité l'expression "jeter une bouteille à la mer".

Deux dessinateurs ont choisi de mettre en relief la pollution des océans. Deux Français, Cambon et Ysope, ont ainsi revisité l'expression "jeter une bouteille à la mer".

   Plus classique, le poète Alfred de Vigny retrace le destin  d'un jeune capitaine au moment où il va sombrer corps et biens avec son navire. Son attitude stoïque face à la mort n'est pas sans rappeler celle du loup  dans un autre poème du même auteur  et du même recueil ("La Mort du loup" dans Les Destinées).

Alfred de Vigny, Les Destinées, 1864.

II                                                                                                                                                                              Quand un grave Marin voit que le vent l’emporte
Et que les mâts brisés pendent tous sur le pont,
Que dans son grand duel la mer est la plus forte
Et que par des calculs l’esprit en vain répond ;
Que le courant l’écrase et le roule en sa course,
Qu’il est sans gouvernail et partant, sans ressource,
Il se croise les bras dans un calme profond.
 III
Il voit les masses d’eau, les toise et les mesure,
Les méprise en sachant qu’il en est écrasé,
Soumet son âme au poids de la matière impure
Et se sent mort ainsi que son vaisseau rasé.
— À de certains moments, l’âme est sans résistance ;
Mais le penseur s’isole et n’attend d’assistance
Que de la forte foi dont il est embrasé.
 
IV
Dans les heures du soir, le jeune Capitaine
A fait ce qu’il a pu pour le salut des siens.
Nul vaisseau n’apparaît sur la vague lointaine,
La nuit tombe, et le brick court aux rocs indiens.

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XIV

Le Capitaine encor jette un regard au pôle
Dont il vient d’explorer les détroits inconnus.
L’eau monte à ses genoux et frappe son épaule ;
Il peut lever au ciel l’un de ses deux bras nus.
Son navire est coulé, sa vie est révolue :
Il lance la Bouteille à la mer, et salue
Les jours de l’avenir qui pour lui sont venus.(...)

     Pour découvrir la préparation du message, le choix du contenant et le long voyage de la bouteille, on peut lire le poème  en intégralité à l'adresse suivante : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Destin%C3%A9es_(recueil)/La_Bouteille_%C3%A0_la_mer

Publié dans Dessins de presse, Poésie

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