Tel le phénix, Notre-Dame renaîtra

Publié le par Océ

Notre-Dame de Paris sous le crayon de la dessinatrice chinoise Lichuan Xia (site cartooning for peace).

Notre-Dame de Paris sous le crayon de la dessinatrice chinoise Lichuan Xia (site cartooning for peace).

  A quelques jours de la fête de Pâques,  la destruction par le feu de la cathédrale Notre-Dame de Paris désole le monde, croyant ou pas mais la décision de rebâtir a été prise immédiatement.

  Comment ne pas penser au mythe du phénix, présent dans toutes les cultures ?  Cet oiseau légendaire a le pouvoir de renaître de ses propres cendres. Mort et résurrection, mémoire, espoir et éternité.

  Au-delà des polémiques plus ou moins justifiées, choisir de reconstruire Notre-Dame de Paris comme avant, choisir de rebâtir le World Trade Center offre un sens symbolique, religieux, culturel, politique... A chacun de le trouver.

  Dans son conte philosophique La Princesse de Babylone, Voltaire   fait du phénix un personnage à part entière.

Avant de partir, le bel Amazan a confié son phénix à la princesse FormosanteIl intervient à plusieurs reprises comme ici ( début du chapitre V).

"Il y avait longtemps que l’incomparable Formosante s’était allée coucher. Elle avait fait placer à côté de son lit un petit oranger dans une caisse d’argent pour y faire reposer son oiseau.(...) « Je ne le reverrai donc plus ; il ne reviendra pas !

— Il reviendra, madame, lui répondit l’oiseau du haut de son oranger ; peut-on vous avoir vue, et ne pas vous revoir ?

— Ô ciel ! ô puissances éternelles ! mon oiseau parle le pur chaldéen ! »

En disant ces mots, elle tire ses rideaux, lui tend les bras, se met à genoux sur son lit : « Êtes-vous un dieu descendu sur la terre ? êtes-vous le grand Orosmade caché sous ce beau plumage ? Si vous êtes un dieu, rendez-moi ce beau jeune homme.

— Je ne suis qu’un volatile, répliqua l’autre ; mais je naquis dans le temps que toutes les bêtes parlaient encore, et que les oiseaux, les serpents, les ânesses, les chevaux, et les griffons, s’entretenaient familièrement avec les hommes. Je n’ai pas voulu parler devant le monde, de peur que vos dames d’honneur ne me prissent pour un sorcier : je ne veux me découvrir qu’à vous. »

Formosante, interdite, égarée, enivrée de tant de merveilles, agitée de l’empressement de faire cent questions à la fois, lui demanda d’abord quel âge il avait, « Vingt-sept mille neuf cents ans et six mois, madame ; je suis de l’âge de la petite révolution du ciel que vos mages appellent la précession des équinoxes, et qui s’accomplit en près de vingt-huit mille de vos années. Il y a des révolutions infiniment plus longues : aussi nous avons des êtres beaucoup plus vieux que moi. Il y a vingt-deux mille ans que j’appris le chaldéen dans un de mes voyages ; j’ai toujours conservé beaucoup de goût pour la langue chaldéenne (...)"

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article